Voie verte : le chaînon manquant !
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S’il y a bien une chose que peu de personnes sont en mesure de comprendre, c’est pourquoi la Voie verte n'est pas reliée directement à la gare de Rosheim en restant tout le long sur l'emprise de l’ancienne voie ferrée.
Cela semble pourtant tomber sous le sens : la Voie verte dite « Portes Bonheur - Le Chemin des Carrières » est maintenant consacrée à la mobilité "douce" et au tourisme "vert" sur les traces du « Bimmel-Bähnel », le petit train qui reliait la carrière de Saint-Nabor à la gare de Rosheim. Vous souvenez-vous du petit train touristique qui circulait l’été, entre 1969 et 1987, tracté par sa locomotive Borsig de 1906, classée monument historique ?
Ainsi, maintenant que piétons et cyclistes se sont pleinement approprié ce parcours, ne serait-il pas logique qu’il permette un accès direct, en site propre, à la seule gare encore en service sur cet axe et connectée aux lignes SNCF de Molsheim-Strasbourg ou d'Obernai-Sélestat ?
C’est la Communauté de communes des Portes de Rosheim (CCPR) qui est propriétaire du foncier occupé par l'ancienne voie ferrée et qui a mis en place, entre 2017 et 2019, la Voie verte de Rosheim à Saint-Nabor, entre le Neuland à Rosheim (en face des bennes à recycler le verre) et l’ancienne carrière de Saint-Nabor, terminus historique de la voie ferrée.
Pourquoi partir du Neuland et pas de la gare ? Cela n’a jamais été débattu à Rosheim. Nous avons posé la question en conseil municipal et obtenu comme réponse que ce tronçon non aménagé par la collectivité passait en partie dans une tranchée où il était caché et posait des problèmes de sécurité… ce qui ne nous paraît pas être très convaincant.
Quel est l’état actuel de ce qui reste de l’ancienne voie ferrée ? Début 2019, la portion comprise entre la voie ferrée et la rue de Dorlisheim a été vendue à une entreprise locale, mais le tronçon situé entre la rue de Dorlisheim et la Voie verte est encore la propriété de la CCPR, ce qui permettrait de relier le Neuland à la gare de Rosheim en faisant un petit crochet par la rue de Dorlisheim, où arrive la liaison cyclable avec Dorlisheim, Molsheim et Mutzig.
Cependant, dans le nouveau PLU (révisé par la mairie en juillet 2020), les terrains de l'ancienne voie ferrée ne sont plus une unique unité foncière réservée comme avant, mais sont découpés en une succession de portions, d’abord en zone UE dédiée à des équipements publics (ce tronçon vient d’ailleurs d’être défriché ces jours-ci pour aménager un espace pour une animation estivale... dixit la mairie), puis en zone UX, vouée aux activités économiques, et enfin en zone UC, à usage mixte commerces-logements (voir figure ci-dessus). L’objectif est donc clairement affiché de faire disparaître le reste de l'ancienne voie ferrée, qui est actuellement un corridor de biodiversité et représente un axe de circulation potentiel qui pourrait avoir son utilité.
On constate d’ailleurs qu’une bonne partie du tronçon en zone mixte UC a déjà été remblayée, de sorte qu’elle est maintenant de plain-pied avec les établissements commerciaux situés à cet endroit. Ce remblaiement par des terres issues de chantiers interpelle, car ces terrains étaient classés en zone réservée UBv, où les remblais de terrain pouvaient être autorisés uniquement « à condition qu’ils soient liés à un projet d’ensemble ». Or aucun projet d’ensemble n’a été présenté en public jusqu’à présent. De plus, ces remblais représentent un tonnage conséquent, de l’ordre de 2.000 tonnes : rappelons que les terres excavées sur des chantier sont considérées comme des déchets, et que leur évacuation est facturée près de 20 € la tonne.
La question se pose donc : le raccordement de la Voie verte jusqu'au terminus de la gare de Rosheim par l’ancienne voie ferrée aurait-il été écarté au profit d’intérêts privés ?
Quoi qu’il en soit, Rosheim à Cœur relancera le sujet de la prolongation de la Voie verte jusqu’à la gare dans le cadre de la réflexion à venir sur l’aménagement de l’avenue de la Gare.