Samedi 22 mai s'est déroulée la « traditionnelle » sortie en forêt annuelle des élu(e)s de notre municipalité. Y étaient invités des chasseurs, les membres de la commission forestière ainsi que quelques figures dont l'investissement passé mérite d'être reconnu aujourd'hui encore.

Présentée par la nouvelle responsable ONF de notre commune, Véronique BAUD, installée depuis un an à la maison forestière de l’Eichwald, l'exploitation de la forêt de Rosheim suit le carnet de commande municipal. Celui-ci est établi pour 20 ans et peut être révisé à mi-parcours (c'est la situation actuelle puisqu'il a été établi en 2011) ou à tout autre moment, si une situation exceptionnelle l'exigeait.

L'agent de l'ONF nous a emmené sur quelques parcelles choisies afin de nous faire comprendre et d'illustrer les différentes étapes de son travail, la façon dont elle essayait de respecter à la lettre la commande de notre commune.

A plusieurs reprises, nous avons pu débattre des fragilités de notre patrimoine boisé, de la pression que le réchauffement climatique exerçait sur les ressources, de celle que le gibier exerçait aussi, et de l'équilibre à trouver entre l'accueil du public et la quiétude des espèces vivantes dans notre forêt.

Nous avons en outre eu l'occasion de rappeler et d'expliquer les raisons de notre intervention lors du choix budgétaire en matière de gestion de la ressource bois, présenté et débattu en conseil municipal ce printemps.

A l'époque, notre demande de réduire de manière générale le prélèvement des arbres et d'observer la régénération dans les parcelles fragilisées n'avait reçu aucun écho. Il y a quelques jours, nous avons le sentiment que le message est mieux passé. Il faut dire que les interventions de l'agent de l'ONF, pour rester le plus neutre possible ( nous l'en remercions), ont été tout à fait explicites : oui, la forêt est sous pression. Oui, le partenariat entre tous les utilisateurs doit rester très étroit. Oui, la forêt est capable d'une certaine résilience, mais seulement contre les dangers naturels qui la menacent (scolytes, sécheresse, chaleur précoce)... Et pas contre le prélèvement de ses arbres par l'homme.

Le prélèvement dans certaines parcelles a été abandonné malgré la commande de la ville. En conséquence, il faudra probablement augmenter le prélèvement dans d'autres parcelles pour atteindre les quotas demandés. En s'assurant que les bois tombés ne viennent pas fausser les comptes …

Le groupe minoritaire a donc insisté une fois de plus pour réviser le plan de coupe annuel afin de prélever moins d'arbres. Les comptes du budget de la forêt étant largement excédentaires, il n'y aurait même pas de mise en difficulté financière de la commune, si cela devait s'avérer l'argument le plus décisif.

Et si l'ONF devait avoir le dernier mot dans le choix de gestion de notre patrimoine naturel, méditons le message que madame BAUD nous a délivré en toute fin de visite. « Nous sommes encore très loin de comprendre le fonctionnement d'une forêt. Restons humble, continuons à observer ses évolutions, ses changements, ses adaptations et restons prudents dans nos interventions. »