L'eau

La situation de l’eau à Rosheim

On entend beaucoup parler au niveau national de la contestation des mégabassines, censées stocker de l’eau pour les usages agricoles pendant les mois d’été où il y a un déficit de pluviométrie, tandis que dans d’autres régions ce sont les pluies trop abondantes qui provoquent des inondations catastrophiques…

Où nous plaçons-nous à Rosheim ?

Du point de vue de la ressource en eau, notre situation est assez avantageuse, car nous avons la chance de consommer de l'eau très douce qui est en grande partie captée en montagne couverte de forêts, ressource donc protégée des pollutions agricoles et humaines.

Toutefois, le SDEA qui gère la production de l'eau potable de Rosheim commence à être préoccupé par la diminution des réserves d'eau (encore qu’il n’existe pas actuellement de suivi quantitatif de la ressource).

Il faut savoir que la zone industrielle du Rosenmeer est cependant alimentée par le Syndicat des eaux de Molsheim par de l’eau captée dans la plaine qui est beaucoup plus calcaire.

Il est donc important de réfléchir à la façon de réduire notre consommation d’eau potable, surtout au vu du développement effréné de l’urbanisme qui risque de nous obliger un jour à développer les interconnexions vers la plaine où la qualité de l’eau est fortement dégradée.

Une nouvelle initiative pilotée par la CCPR va dans le bon sens : elle vise à subventionner la vente de citernes de récupération d’eau de pluie afin de stocker cette eau pour le jardinage.

La condition cependant est que les descentes de gouttière raccordées aux citernes soient complètement déraccordées des conduites d’évacuation par l’assainissement : en cas de débordement, l’eau devra donc s'écouler et s’infiltrer autant que possible dans la propriété, ceci afin d'éviter les surcharges "d’eau claire" dans les stations d'épuration.

Cette condition de déraccordement ne pourra évidemment pas être remplie partout, c’est pourquoi l’objectif visé par la distribution de ces citernes de récupération est seulement de toucher 5% des maisons individuelles du territoire…

C’est que le problème majeur actuellement à Rosheim se situe du côté de l’absence de séparation des eaux de pluie et des eaux usées : elles aboutissent toutes dans le même réseau dit « tout-à-l’égout ». Lors d’épisodes de pluies violentes les performances de la station d’épuration surchargée se dégradent jusqu’à engendrer même des débordements dans le milieu naturel.

On notera que pour cette raison également, toutes les constructions neuves doivent maintenant être équipée de cuves de rétention d’eau de pluie destinées à ralentir l’arrivée des eaux d’orages dans le réseau d’assainissement.

Il reste un autre problème à attaquer sérieusement : le ruissellement des collines qui nous entourent n’est pas maîtrisé. Or c’est là une compétence de la commune et il faudrait mettre en place des mesures destinées à ralentir les écoulements et favoriser l’infiltration.

Pour aller plus loin nous préconiserions les mesures suivantes :

  • Les cuves avec déraccordement du réseau devraient être installées gratuitement par un technicien vérifiant que l’opération est réalisée dans les règles de l’art et que les eaux de débordement infiltrées ne risquent pas de provoquer des désordres ;
  • Toutes les cuves de récupération devraient être subventionnées, car elles permettent de ne pas utiliser de l’eau potable pour l’arrosage et ont aussi une fonction de ralentissement du débit en cas d’orage, même minime ;
  • Lors de toute réfection de réseau, étudier la possibilité d’installer un réseau séparatif se déversant dans le milieu naturel, doté d’un piège à hydrocarbures si nécessaire. Cela a été une erreur énorme de ne pas le faire lors de la réfection de la rue des Prunelles ;
  • Mettre en place un suivi quantitatif de la ressource, comprenant notamment de sondes de suivi du niveau des forages d’eau, afin de pouvoir agir en cas de baisse importante ;
  • Faire réaliser une étude globale des vignobles définissant les mesures à prendre pour ralentir les écoulements et limiter les coulées de boue : il faut arrêter d’imperméabiliser les chemins et créer des freins aux écoulements tels que haies, pierriers, petites retenues...
  • Le raccordement d'eau de pluie de récupération pour des usages ménagers qui ne nécessitent pas d’eau potable (WC, lave-linge) est possible depuis l’Arrêté du 21 août 2008, sous certaines conditions : le raccordement doit évidemment être indépendant du circuit d’eau potable et passer par un filtre. Cela nécessite donc un investissement conséquent pour un particulier, mais des subventions peuvent être obtenues de l’Agence de l’Eau Rhin-Meuse ;
  • Dans l’avenir il serait possible de développer les installations de toilettes sèches dans l'espace public : ce n’est pas pour tout de suite car cela implique de développer un partenariat avec les acteurs de la filière agricole en tant qu’utilisateurs.
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